1. "Ce que tu m'as promis" (Face C)

    José et Laury sortaient du bar, la nuit tombait et une légère brise agitait les feuilles des arbres. José, plus grand et costaud, marchait à côté de Laury, qui semblait nerveux mais déterminé. Ils marchèrent en silence jusqu’à ce qu’ils arrivent devant le garage de José, une structure basse en briques rouges.

    José ouvrit la porte du garage, faisant un signe de tête à Laury pour le suivre à l’intérieur. Le garage était encombré de boîtes et d’outils, mais une lumière douce illuminait l’espace, projetant des ombres longues et mystérieuses.

    Laury s’arrêta, regarda autour de lui, puis tendit la main et saisit celle de José. "Ce que tu m’as promis," dit-il d’une voix basse mais ferme, ses yeux cherchant ceux de José.

    José se tourna vers lui, ses sourcils se fronçant légèrement d’incompréhension. "Comme si j’étais elle," précisa Laury, ses mots tremblant légèrement, mais son regard insistant.

    José hésita un instant, puis leva lentement ses mains vers le visage de Laury. Ses doigts, d’abord hésitants, trouvèrent leur place sur les joues de Laury, ses pouces caressant doucement la peau tendre. Laury ferma les yeux, se concentrant sur la sensation des mains de José.

    José se pencha alors, leurs respirations se mêlant, et leurs lèvres se touchèrent enfin. Le baiser, d’abord doux et exploratoire, devint rapidement plus intense. La langue de José rencontra celle de Laury, et ils s’embrassèrent longuement, perdus dans le moment.

    Laury rompit le baiser, son souffle court. "On pourrait aller plus loin," suggéra-t-il, sa voix à peine un murmure mais pleine de désir.

    José hocha la tête, ses yeux sombres et sérieux. Il prit la main de Laury et le guida hors du garage, à travers le jardin sombre et jusqu’à la maison. Ils entrèrent silencieusement, montant l’escalier en bois qui grinçait sous leurs pas.

    José ouvrit la porte de sa chambre, une pièce simple avec un grand lit et des rideaux épais qui bloquaient la lumière extérieure. Il fit un pas en arrière pour laisser Laury entrer, puis referma doucement la porte derrière eux.

    Laury et José se tenaient dans la chambre, l’atmosphère emplie d’une tension électrique. José posa une main rassurante sur l’épaule de Laury, cherchant à apaiser l’anxiété qu’il sentait en lui. "Tu es sûr ?" demanda José, sa voix douce mais ferme.

    Laury hocha la tête sans hésiter. "Je le veux," répondit-il, ses yeux brillants de détermination et de désir.

    José commença à déboutonner lentement la chemise de Laury, chaque bouton dévoilant un peu plus de peau. Laury, sentant les doigts de José contre sa poitrine, ferma les yeux et prit une profonde inspiration. "C’est ce que j’ai toujours voulu," pensa-t-il.

    Quand la chemise de Laury tomba au sol, José passa ses mains sur le torse de Laury, ses doigts explorant chaque courbe et chaque muscle. Laury frissonna sous ce toucher, son souffle devenant plus rapide. Il leva les mains et commença à défaire la ceinture de José, ses mouvements un peu maladroits mais déterminés.

    Ils se déshabillèrent lentement, prenant le temps de savourer chaque moment, chaque geste. Une fois nus, ils s’allongèrent sur le lit, leurs corps pressés l’un contre l’autre. José murmura des mots doux à l’oreille de Laury, ses mains parcourant son corps avec tendresse et assurance. "Je te veux autant que tu me veux," pensait José.

    Laury se laissa aller sous les caresses de José, ses propres mains explorant le corps musclé de son partenaire. "Je veux sentir chaque partie de lui," se disait-il, ses doigts traçant des lignes imaginaires sur la peau de José.

    Leurs baisers devinrent plus intenses, leurs corps s’enroulant l’un autour de l’autre dans une danse intime. Laury se laissa guider par José, suivant ses mouvements, ses rythmes. "C’est comme si le temps s’était arrêté," pensa Laury, chaque seconde étirée en une éternité de plaisir et de connexion.

    Après que Laury lui murmura qu’il était prêt, José prit une profonde inspiration et hocha doucement la tête, un sourire rassurant sur son visage. Il effleura la joue de Laury du bout des doigts, ses yeux cherchant à capter chaque nuance dans le regard de Laury. "Je vais prendre soin de toi," pensa José, déterminé à faire de ce moment quelque chose de spécial pour eux deux.

    José se leva légèrement du lit, tendant la main vers la table de chevet. Il ouvrit le tiroir et en sortit un petit flacon d’huile parfumée. Il versa quelques gouttes dans sa paume et les frotta ensemble pour réchauffer le liquide. Le parfum subtil de lavande se répandit dans la pièce, ajoutant une touche de calme et de sérénité à l’atmosphère déjà intime.

    José s’agenouilla près de Laury, ses mains désormais luisantes et chaudes. Il commença par masser doucement les épaules de Laury, ses mouvements lents et précis. "Je veux qu’il se sente à l’aise," se disait José, concentré sur chaque réaction de Laury. Laury ferma les yeux, se laissant aller aux sensations, ses muscles se détendant sous les mains expertes de José.

    Les mains de José glissèrent le long du dos de Laury, descendant lentement vers les hanches. Il prit soin de ne pas brusquer les choses, ses gestes empreints de douceur et d’attention. "Tout va bien," murmura-t-il, sa voix grave et rassurante. Laury hocha la tête en signe de confiance, un léger sourire aux lèvres.

    José se pencha et embrassa tendrement la nuque de Laury, ses lèvres chaudes et douces contre la peau fraîche. Il sentit Laury frissonner sous ce baiser, un soupir échappant de ses lèvres. "Je veux que chaque instant soit mémorable pour lui," pensa José, ses gestes guidés par cette intention.

    Il continua à descendre, ses mains glissant sur les cuisses de Laury, les caressant et les massant avec une précision délicate. Laury s’ouvrait à lui, ses jambes s’écartant légèrement en signe de consentement. José reprit l’huile et ajouta quelques gouttes supplémentaires, veillant à ce que chaque partie de Laury soit couverte et prête.

    José prit alors une respiration profonde et se positionna derrière Laury, s’assurant que chaque mouvement soit mesuré et doux. Il guida doucement Laury pour qu’il s’installe confortablement, ajustant leurs positions pour maximiser le confort et l’intimité. "Tu es prêt ?" murmura-t-il à nouveau, une dernière fois, sa voix remplie de soin.

    Laury répondit par un murmure affirmatif, ses mains serrant légèrement les draps. José commença alors à entrer en lui, lentement et avec précaution, surveillant chaque réaction de Laury. "Je veux qu’il se sente aimé et respecté," pensa-t-il, ses mouvements lents et rythmés.

    Quand José était entré en lui, Laury ressentit une vague complexe de sensations qui le traversa. Tout d’abord, il y eut une légère tension, une réaction naturelle à l’intrusion, mais José était doux et patient, s’arrêtant à chaque signe de moindre inconfort. "Il est si attentionné," pensa Laury, son cœur battant plus vite.

    Laury laissa échapper un gémissement de plaisir mêlé de surprise, son corps s’adaptant graduellement à la nouvelle sensation. La tension initiale se dissipa rapidement, remplacée par une sensation de chaleur et de proximité profonde. Laury sentit chaque mouvement de José, chaque ajustement délicat. José s’arrêta à plusieurs reprises, lui laissant le temps de s’habituer, de se relaxer encore davantage. "Je suis là," murmura José, ses mains caressant les côtés de Laury, cherchant à le rassurer. Une sensation de plénitude envahit son corps, mêlée à une sorte d’euphorie douce. "C’est tellement intime, tellement réel," se dit Laury, fermant les yeux pour mieux s’abandonner à l’instant.

    Chaque poussée de José, lente et mesurée, éveillait en Laury une vague de plaisir inattendu. "Je ne savais pas que ça pouvait être comme ça," pensa-t-il, son souffle s’accélérant légèrement. La douleur initiale, à peine perceptible, s’était transformée en une sensation de connexion profonde et de bien-être.

    Laury sentait les mains de José sur ses hanches, fermes mais rassurantes, guidant et soutenant chaque mouvement. "Il sait exactement ce qu’il fait," réalisa Laury, admiratif de la maîtrise et de la tendresse de José. Cette pensée le rassura encore davantage, lui permettant de se détendre pleinement.

    Quand ils trouvèrent un rythme commun, leurs corps se mouvant à l’unisson, José sentit une vague de connexion profonde les envahir. Chaque mouvement, chaque respiration, chaque battement de cœur semblait parfaitement synchronisé. José se pencha en avant, embrassant de nouveau l’épaule de Laury, ses lèvres formant des mots silencieux de réassurance et de passion.

    La proximité de leurs corps, le rythme lent et régulier, créaient une symphonie de sensations et d’émotions. Laury sentait chaque frisson, chaque souffle partagé, chaque battement de cœur résonner en lui. "Nous ne faisons qu’un en ce moment," pensa-t-il, touché par l’intensité de leur union.

    Laury ouvrit les yeux un instant, regardant José, cherchant son regard. Il vit dans les yeux de José une profondeur de sentiments qui le bouleversa. "Il m’aime vraiment," pensa Laury, un sourire se formant sur ses lèvres malgré l’intensité de l’instant.

    Le temps sembla suspendu alors qu’ils s’unissaient dans cette danse intime, leurs corps et leurs âmes trouvant un équilibre parfait. José sentit une vague de chaleur et d’émotion déferler en lui, sachant que ce moment resterait gravé dans leurs mémoires. "Je veux que tu te souviennes de cette nuit comme d’un moment de pur bonheur," pensa-t-il, déterminé à offrir à Laury une expérience inoubliable.

    La montée du plaisir devint de plus en plus intense, chaque mouvement de José amplifiant la sensation de plaisir qui irradiait de son corps. "Je veux que cela dure éternellement," pensa Laury, ses mains serrant les draps sous lui, cherchant à ancrer cette sensation dans sa mémoire.

    Quand ils atteignirent ensemble l’apogée de leur union, une vague de satisfaction et de bonheur inonda Laury. Il se sentait comblé, à la fois physiquement et émotionnellement. "Je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi puissant," se dit-il, son corps tremblant légèrement sous l’effet de l’extase partagée. José se pencha pour capturer les lèvres de Laury dans un baiser profond et passionné, scellant ainsi ce moment de pure intimité.

    Ils restèrent ainsi, enlacés, leurs respirations se calmant progressivement. Laury, sentant le corps de José contre le sien, éprouva une profonde gratitude et un sentiment d’accomplissement. "Merci, José," murmura-t-il, se blottissant contre lui, trouvant un apaisement total dans cette union parfaite.

    Après un moment de calme, allongés l’un contre l’autre, Laury tourna doucement la tête vers José, ses yeux brillant d’une nouvelle détermination. "José," murmura-t-il, "j’aimerais te rendre ce que tu m’as donné."

    José sourit, touché par la proposition. "Tu n’es pas obligé, Laury," répondit-il, sa voix douce et rassurante.

    Laury secoua la tête, un sourire timide aux lèvres. "Je veux le faire," dit-il avec conviction. "Pour toi."

    José hocha la tête, acceptant l’offre de Laury. Il se redressa lentement, laissant Laury prendre l’initiative. Laury se leva légèrement et prit le flacon d’huile sur la table de chevet, imitant les gestes qu’il avait observés chez José. Il versa quelques gouttes dans sa paume et les frotta ensemble pour les réchauffer, puis s’agenouilla à côté de José.

    Laury commença par masser les épaules de José, ses doigts glissant doucement sur la peau tendue. José ferma les yeux, se laissant aller sous le toucher de Laury. "C’est incroyable comme ses mains sont douces," pensa José, appréciant chaque caresse.

    Laury continua de masser José, descendant lentement le long de son dos, ses mouvements hésitants au début, mais gagnant en confiance à mesure qu’il ressentait la réponse positive de José. "Je veux qu’il se sente aussi bien que je me suis senti," pensa Laury, concentré sur chaque geste.

    Lorsqu’il arriva aux hanches de José, Laury s’arrêta un instant, prenant une profonde inspiration. Il passa ses mains sur les cuisses de José, les caressant et les massant avec une délicatesse et une attention particulière. José frissonna sous ce toucher, un soupir de contentement échappant de ses lèvres.

    Laury se positionna derrière José, se rappelant de la douceur et de la précaution que José avait montrées. "Je vais prendre soin de lui comme il a pris soin de moi," pensa Laury, déterminé à rendre ce moment spécial pour José.

    Il guida doucement José pour qu’il s’installe confortablement, ajustant leurs positions. "Es-tu prêt ?" murmura Laury, sa voix remplie de soin et de respect.

    José hocha la tête, un sourire rassurant sur les lèvres. "Oui, Laury, je suis prêt," répondit-il, sa voix calme et confiante.

    Laury commença alors à entrer en lui, lentement et avec précaution, surveillant chaque réaction de José. "Je veux qu’il se sente aimé et respecté," pensa-t-il, ses mouvements lents et rythmés. José laissa échapper un gémissement de plaisir, son corps s’adaptant graduellement à la nouvelle sensation.

    Laury s’arrêta à plusieurs reprises, lui laissant le temps de s’habituer, de se relaxer encore davantage. "Je suis là," murmura-t-il, ses mains caressant les côtés de José, cherchant à le rassurer.

    Quand ils trouvèrent un rythme commun, leurs corps se mouvant à l’unisson, Laury sentit une vague de connexion profonde les envahir. Chaque mouvement, chaque respiration, chaque battement de cœur semblait parfaitement synchronisé. Laury se pencha en avant, embrassant de nouveau l’épaule de José, ses lèvres formant des mots silencieux de réassurance et de passion.

    Le temps sembla suspendu alors qu’ils s’unissaient dans cette danse intime, leurs corps et leurs âmes trouvant un équilibre parfait. Laury sentit une vague de chaleur et d’émotion déferler en lui, sachant que ce moment resterait gravé dans leurs mémoires. "Je veux que tu te souviennes de cette nuit comme d’un moment de pur bonheur," pensa-t-il, déterminé à offrir à José une expérience inoubliable.

    Quand ils atteignirent ensemble l’apogée de leur union, Laury se pencha pour capturer les lèvres de José dans un baiser profond et passionné, scellant ainsi ce moment de pure intimité. Ils restèrent ainsi un long moment, leurs respirations se calmant, leurs cœurs battant à l’unisson, liés par cette expérience partagée.

    Après, ils restèrent allongés côte à côte, leurs corps encore enlacés, leur respiration redevenant calme. José passa une main sur les cheveux de Laury, caressant doucement. "Tu es incroyable," murmura-t-il.

    Laury sourit, ses yeux lourds de fatigue mais brillants de bonheur. "Merci," répondit-il simplement, sentant un profond sentiment de satisfaction et de paix. "C’était plus que ce que j’avais imaginé," pensa-t-il, se blottissant contre José.

    Ils s’endormirent ainsi, leurs corps encore proches, le silence de la nuit les enveloppant. Pour Laury, cette nuit marquait un tournant, un moment où il s’était senti pleinement lui-même, pleinement accepté et aimé.

    Le jour du départ de José, le soleil se levait à peine, peignant le ciel de nuances de rose et d’orange. José et Laury se tenaient dans l’entrée de la maison de Laury, la valise de José à leurs pieds. L’atmosphère était empreinte de mélancolie, chaque moment semblant étiré par la conscience de la séparation imminente.

    José prit une profonde inspiration, son regard fixé sur Laury. "Je ne pensais pas que ce moment arriverait si vite," dit-il doucement, sa voix vibrante d’émotion.

    Laury baissa les yeux, puis les releva pour croiser ceux de José. "Moi non plus," répondit-il, une boule se formant dans sa gorge. "Ces derniers jours ont été incroyables. Je ne sais pas comment te remercier."

    José posa une main rassurante sur l’épaule de Laury. "Tu n’as pas à me remercier. C’était aussi spécial pour moi," dit-il. Il prit une seconde pour mémoriser le visage de Laury, ses traits doux et les émotions palpables dans ses yeux.

    Laury prit une profonde inspiration, essayant de maîtriser ses émotions. "Je vais te manquer," murmura-t-il, sa voix à peine audible.

    José hocha la tête, son regard sérieux. "Et tu vas me manquer, Laury. Mais nous devons être forts. Nous avons vécu quelque chose de beau, et cela restera toujours avec nous."

    Ils se regardèrent en silence pendant un moment, puis José fit un pas en avant et prit Laury dans ses bras. L’étreinte était ferme, réconfortante, chacun cherchant à imprimer la sensation de l’autre dans sa mémoire. "Je n’oublierai jamais," pensa José en sentant le cœur de Laury battre contre le sien.

    Laury serra José encore plus fort, respirant profondément pour s’imprégner de son odeur, de sa chaleur. "Je veux que ce moment dure pour toujours," pensa-t-il, une larme silencieuse roulant sur sa joue.

    José recula légèrement, gardant ses mains sur les épaules de Laury. "Nous nous reverrons un jour," dit-il avec conviction. "Je ne sais pas quand, mais je le crois. Garde espoir, Laury."

    Laury hocha la tête, essuyant discrètement ses larmes. "Je garderai espoir," répondit-il, sa voix tremblante mais déterminée.

    José attrapa sa valise, la tirant derrière lui. "Prends soin de toi," dit-il, se dirigeant vers la porte.

    "Toi aussi," répondit Laury, regardant José s’éloigner. Juste avant que José ne sorte, Laury ajouta, "Je t’attendrai."

    José se retourna une dernière fois, un sourire triste mais sincère aux lèvres. "Et moi, je reviendrai," dit-il avant de franchir la porte et de disparaître dans la lumière du matin.

    Laury resta là, immobile, sentant le vide laissé par le départ de José. Il prit une profonde inspiration, puis ferma lentement la porte. "Je l’attendrai, aussi longtemps qu’il le faudra," pensa-t-il, déterminé à garder vivante la flamme de leur connexion.

    Laury resta un moment immobile après avoir fermé la porte, ses pensées encore empreintes de l’image de José. La maison était silencieuse, chaque pièce lui rappelant les moments partagés. Le vide laissé par José semblait peser lourdement sur ses épaules. Tentant de se changer les idées, Laury se dirigea vers sa chambre, où il s’allongea sur le lit.

    Allongé, il ferma les yeux, laissant ses pensées dériver vers José. Les souvenirs de leurs moments intimes revenaient avec une clarté saisissante. Le toucher de José, ses baisers, la chaleur de son corps contre le sien. Chaque détail semblait gravé dans sa mémoire.

    Laury sentit une montée de désir en lui. Ses mains glissèrent lentement sous la ceinture de son pantalon, cherchant à recréer les sensations qu’il avait ressenties avec José. "Je veux le sentir encore," pensa-t-il, ses doigts commençant à explorer son propre corps.

    Il prit son temps, caressant doucement son membre, se souvenant de la manière dont José le touchait. "C’était si intense," se dit-il, accélérant légèrement le mouvement de sa main. Les souvenirs de José pénétrant en lui, de leur connexion physique et émotionnelle, ne faisaient qu’intensifier son désir.

    Laury imagina José à ses côtés, le regardant avec ces yeux pleins de désir et d’amour. "José…" murmura-t-il, se laissant aller complètement à ses fantasmes. Il se rappela les moments où José avait pris le contrôle, guidant chaque mouvement avec une douceur assurée.

    Les sensations devinrent plus intenses, chaque caresse envoyant des vagues de plaisir à travers son corps. Laury pouvait presque sentir le souffle de José contre sa peau, entendre ses murmures rassurants. "Je suis là avec toi," se disait-il, se rapprochant de plus en plus de l’extase.

    Laury accéléra encore, ses mouvements devenant plus urgents, plus désespérés. Les images de José étaient si vives dans son esprit que c’était presque comme s’il était là. "Je veux le sentir en moi," pensa-t-il, chaque pensée le rapprochant de l’orgasme.

    Enfin, le plaisir culmina, une vague puissante et irrésistible de sensations déferlant sur lui. Laury gémit, son corps se tendant et se libérant en même temps. Le plaisir fut intense, chaque pulsation apportant une nouvelle vague de satisfaction. "José…" murmura-t-il une dernière fois, son souffle saccadé.

    Il resta allongé, récupérant lentement, les images de José encore fraîches dans son esprit. Un sentiment de mélancolie et de satisfaction mêlée l’envahit. "Je l’attendrai," pensa-t-il, le cœur empli de la détermination de garder vivante la flamme de leur amour, même à distance.


  2. Personnaliser fortune

    Fortune est une application de divertissement traditionnellement présente sous Unix et Linux. Comme un mot porte-bonheur dans un biscuit, fortune charge au hasard d’une collection une citation. Pour les sytèmes embarquants par défaut l’application, elle est exécutée à la connexion de l’utilisateur. Mais on pourrait vouloir établir sa propre collection de citation pour égayer, enrichir, réfléchir. Imaginer que vous entriez votre propre Manuel d’Épictète, des paroles des Évangiles ou des citations marxistes.

    Comment faire ?

    Ouvrez votre éditeur de texte préféré. Écrivez et copiez/collez vos citations ou passages préférés. Délimitez chaque passage ou citation par le caractère %. Enregistrez votre fichier sous le nom que vous souhaitez, sans extension.

    $ strfile -c % trotsky trotsky.dat

    Les fichiers devront rester quoiqu’il en soit dans le même répertoire. Le second fichier est un index invoqué par fortune pour une sélection aléatoire rapide. L’index lui donne ensuite la section précise à charger et afficher depuis le fichier de collection. A chaque modification du fichier original il faut reconstruire le fichier .dat.

    Vous pouvez tester immédiatement la collection en lançant fortune suivi du nom de fichier :

    $ fortune trotsky

    Pour la charger automatiquement par l’application quand elle est lancée par défaut, on copie dans le répertoire dédié.

    # cp trotsky* /usr/share/games/fortunes/

  3. Shenmue III

    Jaquette du jeu Shenmue III

    Évidemment Shenmue III est la suite directe de Shenmue II et entre dans une continuité géo-temporelle immédiate avec le terme de l’épisode précédent. Cependant il aura fallut 18 ans au public pour découvrir cette suite et reprendre avec le héros, Ryo, sa quête de vengeance contre le meurtrier de son père. Une quête précédée d’une longue enquête commencé dans le premier volet. Ryo se retrouve dans cette première partie de 3e volet au fin fond de la Chine ; un village très modeste dans les montagnes. C’est ici qu’il en apprendra davantage sur la jeunesse de son père, sur ses relations. Car c’est un secret de jeunesse qui est le mobile du meurtre.

    Comme les épisodes précédents, on s’immerge dans le quotidien de Ryo et de son environnement entre le lever et le coucher du soleil. Il faut savoir équilibrer les activités de sa journée entre quêtes, enquêtes, activités rémunérés, entraînements, et un peu d’amusement aussi.

    Si les contrôles ont peu évolués, la logique d’évolution du personnage est bien plus linéaire : il suffit d’allonger les sessions d’entraînement pour gagner en statistiques. Précédemment, il y avait quand même une sorte d’équilibre avec des statistiques qui pouvaient glisser d’un côté comme de l’autre, selon les entraînements effectués. C’est moins prise de tête dans Shenmue III et ça permet de ne pas avoir d’obstacle techniquement insurmontable pour les joueurs quelques soient leurs maîtrises. C’est peut être dommage pour la cible initiale, des joueurs et joueuses influencés par les Virtua Fighter et qui recherche le défis d’un combat dans une aventure mêlée de RPG.

    Alors oui, le gens intéressés davantage par l’histoire que par le combat n’en seront pas rebutés. Mais on ne peut qu’être déçu par les faibles avancés narratives. Le créateur Yu Suzuki avait prévu 9 épisodes à l’origine en se lançant sur Saturn puis Dreamcast. Si les deux premiers épisodes se sont enchaînés correctement, 18 ans sépare le 2 du 3. Et la création de jeux vidéos n’est pas l’écriture d’un livre : c’est un canevas dont les exigences évolue avec le progrès technologique. Ce n’est pas non plus une œuvre d’écriture solitaire. C’est une œuvre collective dont les besoins en compétences et forces humaines ne cessent de croître pour présenter des produits à hauteur du marché.

    La réalisation de Shenmue III n’est pas exempt de défaut. On ne s’attardera pas sur le rendu graphique qui a évolué et correcte (avec beaucoup de couleurs chaudes, quelques soient l’endroit, ce qui contraste avec l’épisode précédent). Il y a un peu de perte de profondeur, notamment dans les interactions. On ne peut s’adresser à tous les personnages – notamment à Niaowu, ville et port touristique – contrairement aux premiers épisodes. Tout semble un peu vide et un peu artificiel. Le village montagnard de Bailu compte un peu trop de commerce pour rester réaliste au vue de la clientèle. Et peut être faut-il considérer Niaowu comme étant en basse saison.

    Il y a aussi l’équilibrage des quêtes et des réflexions. Le jeu étant libre, peut se faire naturellement. Au début du jeu, nous enquêtons sur des tailleurs de pierre ; dans le village, avec observation, on peut deviner les habitations. Cependant, impossible de résoudre certaines quêtes sans avoir parlé à certains personnages qui nous indique où trouver le dernier tailleur de pierre par exemple. Il y a des chaînes de conditions à remplir, même quand on a compris tout seul.

    Une petite dernière note : le rapport aux femmes. L’histoire est porté par un regard masculin, et je ne vais pas prétendre que je n’en apprécie pas certains traits. La relation entre Ryo et Shenua est cependant connoté couple traditionnel : lui à l’extérieur toute la journée, elle aux tâches domestiques (avec la préparation du petit déj, du diner, etc.) On ne va pas s’offusquer qu’une œuvre mettant en scène les années 80 tienne ce genre de cliché qui correspond aussi à une certaine réalité de cette époque. Mais il faut aussi savoir être distant et critique dans notre implication ludique. Car la personnalité de Shenua est développé et il est possible au début et à la fin de la journée d’avoir des discussions assez longue avec elle pour mieux la connaître. Sans parler de compensation parce que ce serait ridicule, pour un célibataire, ces aspects là de l’histoire peut venir ponctuer une activité ludique quotidienne.

    A la limite, le plus choquant reste pour moi le retournement final. Ryo et Lan Di (le meurtrier de son père) au bout d’un faux combat de bosse (oui, parce qu’on combat sans pouvoir gagner) se retrouve d’un coup contextuellement alliés contre une femme rencontré plus tôt dans le jeu. Déjà mise en avant comme une belle femme, on l’a découvre comme manipulatrice de Ryo. Alors que l’épreuve finale est un assaut surprise, elle apparaît femme fatale, habillée d’une robe rouge et de cheveux teint en rouge. Dans une œuvre de fantasy, l’association du mal (le diable) avec le rouge, peut faire sens comme marqueur. C’est le message qui veut être porté ici. Mais c’est grossier et déplacé dans une œuvre qui se veut autant réaliste.

    Et puis évidemment cette fin, qui ne résout rien, et qui déplace l’enquête, la résolution, vers de nouveaux horizons, annoncés dans le générique dans un Shenmue 4 qui, à date, n’est toujours pas en développement.


  4. Retour réussi

    Mardi, dix-sept heure trois quart, quai du RER A, Gare de Lyon, Paris 12e.

    Un quidam arrivant à ce moment ne verrait pas de différence avec un autre jour, à la même heure. L’écran d’affichage indique le prochain train pour Marne-la-Vallée dans 2 ou 3 minutes. Il alterne avec un train vers Boissy-Saint-Léger ; puis à nouveau Marne-la-Vallée ou Torcy. Mais ce dernier est déjà à un quart d’heure. Tout est normal sur ce quai, sauf cet affichage. Un bandeau d’information prioritaire défile en bas annonçant un bagage abandonnée à La Défense et provocant des ralentissement sur le l’ensemble de la ligne. Un problème, un quai pas plus fréquenté qu’à l’ordinaire, un train dans 3 minutes, avant le prochain avec une attente inhabituelle d’un quart d’heure. C’est le moment de ne pas rater la montée pour rentrer.

    Comme toujours - et Gare de Lyon oblige - masse de gens sortent à ce moment des rames qui semblaient de l’extérieur être saturées. Les paliers se libèrent, les couloirs, des places assises éparpillées mais régulières. Les personnes s’engoufrant à la suite de la descente ont encore le choix de leur confort de trajet. Tout semble normal. Mais ici et là, un homme, une femme, échange un regard, semble s’interpeller de la tête pour regarder un écran d’information positionné plus loin. Est-ce pour confirmer le prochain arrêt ? Pour dire qu’ils sont dans la bonne direction ? Non. Ils notent une contradiction d’information entre les panneaus d’affichages sur le quai et les informations à l’intérieur du train, pas seulement sur les écrans, mais aussi sur les plans schématiques au dessus des portes dont les LEDs allumées tracent la branche de Boissy-Saint-Léger. Mais dans une incertitude, finalement un choix de croyance, de légitimité, ces personnes restent ancrées, dirigées parce ce qu’elles ont vu sur les quais.

    Ce n’est qu’à Nation, tandis que des personnes rentrent déjà, que le conducteur prend la parole pour annoncer que contrairement à ce qu’indique l’affichage sur le quai "ce train a pour terminus Boissy-Saint-Léger". La croyance est retournée. Les gens se lèvent en masse ; quelques personnes restent ; une minorité sur le quai rentre.

    Le quai est devenu très dense aux abords du train. Et ces gens attendent spécifiquement un train pour Marne-la-Vallée/Torcy. Qu’il est désagréable de se dire qu’ils devront attendre ; que ce quai va continuer à se remplir ; que le prochain train, du fait du ralentissement, sera encore plus dense… Le quai est tellement dense que le conducteur avertis au départ du train pour inviter les gens à s’éloigner. Il démarre ; lentement comme c’est d’usage dans ce genre de situation.

    Arrivée à Vincennes, les rames se vident encore davantage. Quelques personnes restent, ayant bien noté précédemment qu’il s’agissait d’un train pour Boissy-Saint-Léger. Les autres sortent mais sans ce mouvement en file qui conduit aux escaliers et autres issus. Elles semblent tourner momentanément en rond. Soudain la voix du conducteur se fait entendre et indique qu’un point d’éclaircissement doit être fait sur son terminus. Les gens se regroupent devant les portes des rames, attentifs et attentistes à la prochaine annonce. 2 minutes. Le conducteur reprend la parole et indique le changement de destination du train qui ira finalement bien - tel qu’indiqué sur l’affichage en gare - au terminus de Marne-la-Vallée. Les groupes aux portes du train s’infiltrent alors dans les rames très rapidement. Dedans les usager.e.s qui étaient resté.e.s réalisent tout juste le changement de terminus. La sortie a contre-flot est laborieuse.

    Les rames ne sont finalement pas plus pleine qu’à l’entrée dans la gare de Vincennes. La suite du voyage s’annonçait confortable pour ces persistant.e.s. Dire que pendant ce temps là, des centaines de personnes se collaient sur le quai à Nation, saturaient les rames des trains suivant qu’iles et elles devaient attendre plus longtemps que d’habitude en cette heure de pointe. Tous ces gens qui ont eu le tort de s’adapter à un changement, pour rentrer chez eux.

    Je peux vous raconter tout ça parce que j’y étais. Tous les détails sont vrais. Maintenant vous vous demandez pourquoi je n’ai pas suivis les autres lors de la première annonce ? Parce que j’ai fais le parie que je pourrais vous raconter cette histoire là !


  5. Instant Crush

    Ça trainait encore derrière la penderie, un grand vaisseau spatiale assemblé de brique. Grand, il l’était dans l’imagination. Les grands vaisseaux spatiales LEGO étaient plus imposant. On peut y placer des bonhommes au cockpit. Pas sur celui dont nous parlons. Pas de cockpit. Pas visible en tout cas. Ce vaisseau il fait quelques briques de hauteur, le double en largeur, et moyennant l’absence de ses ailes et d’une structure en excroissance géométrique complexe, on aurait pu la prendre pour une brique, une petite brique tenable à la main. Ce vaisseau s’appelait "l’airbus" - sans aucun rapport avec le constructeur aéronautique. Le vaisseau est spatial. D’ailleurs, ce n’est pas son propriétaire - Laury - qui lui a donné ce nom ; mais son meilleur ami d’enfance José. L’un et l’autre avaient un goût pour l’espace et la science fiction. Laury avait gardé son airbus toutes ces années, inspiré par les multitudes d’histoires qui lui venait à propos de ce vaisseau. Le vaisseau qui ne vieillit pas, qui voyage et traverse l’univers et ses époques comme au premier jours, entièrement autosuffisant, avec méthode de recyclage parfait. Il verrait l’espèce consciente l’exploitant se conforter aux derniers instants de vie de l’univers et au delà. L’univers infernal des premiers instants plongé dans la bouillis d’atome primordiaux ; devenu momentanément plus colorée, de forme et de lumière, de phénomènes complexes, au point que la vie éclaire au dedans et comprendre sa place ; cette vie qui savait qui elle était, de quel univers, et par pulsion, aller à la compréhension des mécaniques de l’énergie et de l’atome de se donner les moyens technologiques de survivre à la stérilisation programmée de l’espace-temps. D’un univers inconscient qui s’est transcendé et fait émergé de lui-même une conscience intelligente et maline qui a su rester même après sa mort thermique.

    Mais Laury et José ne s’était jamais contenté de cet univers, d’un seul univers. Ils voyageaient dans des tas de monde. Cet Airbus derrière la penderie n’était pas le premier de Laury. Le premier airbus avait été fait chez José. C’est au cours de ce jeu que José baptisa lui-même e vaisseau de Laury. Mais dans les jeux chez José on traversait l’espace-temps et les dimensions. On ne parlait pas encore de multivers - du moins cette appellation n’était pas populaire. Le vaisseau lui-même pouvait "sortir" des univers et constituer à lui seul une dimension complète, autosuffisante, quoique petite. C’était une sorte d’espace de cocooning interdimensionnel. Un refuge coupé des mondes, de leurs difficultés, de leurs influences, mais au delà - par delà même leurs existences ou non-existences.

    Ces mélanges et voyages justifiaient l’utilisation de toutes les familles de LEGO : les pirates, le western, la ville moderne et que-sais-je.

    Avant ces jeux dans la chambre, c’était dans la cours de récréation que José et Laury voyageaient dans l’espace (mais peut-être pas le temps). Ils s’imaginaient déjà passant d’un monde à l’autre en chevauchant une étoile, comme le faisait Kirby, la petite boule rose gloutonne de Masahiro Sakurai, dans son jeu sur NES, la première console salon de Nintendo. Laury et José tenait ces étoiles comme des motos ; parce que c’était l’interprétation que Laury avait fait du sprite du Kirby sur l’étoile ; interprétation qui a été infirmé par tous les jeux suivants, esthétiquement plus fins et détaillés, jusqu’à la représentation 3D grâce aux progrès technologiques.

    Ça avait été leur premier jeu ; avant cela ils n’avaient pas de relation. C’est José qui était aller chercher Laury dans cette même cours de récréé, à l’âge de 7 ans. Il l’arracha sans le savoir a une rêverie de son camarade de classe qui était obsédé - ou amoureux - par une fille d’un an plus vieille, au cheveux très noir et à la peau très blanche. Il avait voulu qu’elle le voit, le remarque et deviennent amis. C’était arrivée ! Elle tournait en rond, discutait avec une copine et elles l’ont vu les suivre. Laury était fasciné par elle comme il était fasciné par Maria, ce personnage de la série Jetman ; elle avait la peau blanche et les cheveux très noirs. Il apprendra adulte que c’était aussi la description physique d’une puéricultrice de la crèche hospitalière avec qui - parait-il - il était particulièrement lié ; au point de continuer à aller la voir même après avoir changé de section.

    Avec José les activités ne se sont pas limiter aux LEGO et à la récréé. Bien que les étagères de la penderie présente simplement les piles de vêtement propre à l’usage quotidien, la dernière - tout juste accessible - même pour un grand garçon d’un mètre quatre-vingt accueille les restes d’équipements sportifs ; short et maillot à l’éfigie de la ville, une atèle ayant servis à une cheville blessé à la même époque. Des médailles aux valeurs uniquement symboliques. C’était du handball, exercé au sein du club jeunesse de la municipalité, fondé par le cousin par alliance de Laury. Pour une fois Laury a embringué José dans l’affaire. Sans doute aidé de ses parents. Le projet avait embarqué déjà ses deux plus jeunes cousines. La famille était derrière. Sauf ses deux plus jeunes soeurs, d’avantages intéressées par la danse.

    D’ailleurs à 10 ans, l’âge où cette activité débuta pour José et Laury, on ne parle pas de handball, mais de "mini-handball". Une géométrie de terrain plus restreinte, la longueur était calqué sur la largeur d’un terrain de vrai handball ; des cages plus petites, tout comme les joueurs et joueuses, en équipe mixte.

    Pas de compétition à l’époque ; mais une journée spéciale au Parc des Princes ; une médaille symbolique toujours présente dans ce haut de penderie ; et un diplôme de mini-handballeur qu’il faut lui, aller chercher, en dehors, sur le mur à droite de la porte coulissante de la penderie incrustée. Le papier, en carton flexible, punaisé à mi-hauteur, juste au dessus du bureau. Un bureau plutôt imposant ; pas une simple planche sur quatre pieds agrémenté ici et là d’un tiroir ; mais un vrai bureau avec étagères à gauche et à droite, sur les côtés, un placard, une planche mobile pour clavier sous la planche principal. Il y avait un emplacement pour une tour. Mais Laury n’avait pas de PC en forme de tour. Il avait un iDeq 200A. Un PC moitié moins haut qu’une tour à l’aspect plutôt carré vu de face, positionné tout à gauche du bureau ; et à l’opposé tout à droite l’écran de 15 pouces. On appelait communément ce modèle un "barebone". Ce type de modèle avait eu la faveur de Laury qui appréciait ce minimalisme de taille, de connectivité réduite qui permettent de s’alléger du superflus. Il y quelques minutes, José avait déjà fait part de son étonnement de sa curiosité de par l’aspect réduit de cet ordinateur.

    Matériel vieillissant. Un Intel Celeron issue de la génération des Pentium IV. Plusieurs Ghz de puissance de calcul mais limité à 32 bits. Une carte graphique Ati Radeon elle aussi vieillissante ; un disque dur mécanique SATA de première génération de 160 Go ; 728 Mo de RAM ; même pas le Go pourtant présent en standard sur les PC portables ; un lecteur graveur DVD-/+RW ; et même un emplacement pour lecteur de disquette ! enfin une connexion wifi assurée grâce à une clé USB longue comme un doigt. Laury n’avait même pas réussi à faire installer Windows XP à l’époque, car le seul média d’installation en SP1 dont il disposait ne prenait pas en charge la connectique SATA. Il s’était rabattu sur du Linux, et après de nombreux essai sur une distribution Gentoo. Centrée sur la compilation des programmes uniquement sur les fonctionnalités choisis et sur l’optimisation de l’exécutable spécifiquement pour le processeur présent, Laury avait pu maintenir l’usage de son "barebone" durant de nombreuses années en gardant toujours des performance correcte ; quoiqu’en recourant de plus en plus souvent à des programmes d’aspect plus rustique ; les kits graphiques deviennent de plus en plus beau certes, mais de plus en plus lourd. Beauté ou fonctionnalité, il a tranché. C’est d’ailleurs à travers de ces petits programmes alternatifs que Laury a émis la demande que José s’apprête à accepter. En effet, Laury a découvert un petit protocole d’échange chiffré de bout en bout utilisable en sous-couche de n’importe quel protocole de chat sur internet ; OTR pour Off The Record ("hors d’écoute") ; les messages apparaissent en clair et lisible uniquement sur l’interface du programme qui les reçoit. Partout ailleurs ces messages apparaîtront comme une suite incohérente de caractères aléatoires en nombre plus grand que le message qu’il chiffre. Il se l’est configuré, a orienté José vers une solution clé en main côté Windows, avant d’émettre sa proposition il y a quelques jours en prévision de son passage.

    Sur le bureau, trainant avec négligence, un autocollant de propagande politique issus du NPA : "Nos désirs font désordre" ; un slogan LGBT de liberté à vivre son genre ou son orientation sexuelle librement. Laury militait au NPA depuis quelques temps maintenant. Le Nouveau Parti Anticapitaliste est héritier d’une tradition révolutionnaire qui pouvait remettre en question, outre le patriarcat, l’institution du mariage, le modèle familiale traditionnel ou encore l’amour exclusif. Ca n’avait pas trop de sens pour Laury qui était à 20 ans encore sans expérience. Inversement, il savait que José avait des désirs qui débordaient ; décorrélé du contexte initial, le slogan reste pertinent ; d’autant qu’il y a peu Laury a appris que José militait également dans son pays, au Portugal, dans le Bloc de Gauche ; une organisation politique large, contenant une minorité issus de cette même tradition du NPA ; ironiquement, décorrélé de son contexte initial, le slogan pouvait tout aussi bien s’appliquer à José qui multipliait les aventures tout en ayant déjà une copine. Etait-ce convenue ? Etait-elle au courant ? D’accord ? Laury n’a jamais compris. Mais ce partage idéologique - du moins partiels - l’avait rassuré dans la possibilité de poser sa question.

    Dessous, sur les étagères de gauche […]

    A droite, à l’emplacement prévu pour une tour PC, étaient rangés à la place des classeurs, des cahiers. […]

    Puis il y avait ce cahier de couleur dominante verte. Toute la couverture était en fait une photo d’un paysage luxuriant de verdure, envahit de feuillage, jusque dans l’eau qui reflétait les feuillages présents partout, le ciel à peine suggéré par des rayons de soleils traversant les branches. A l’intérieur, sur des pages A4 "grands carreaux" comme on dit, des pages manuscrites, quelques collages, des entrées par date ; le premier journal intime de Laury ; tenu peu de temps après le déménagement de José au Portugal ; Laury y raconte la solitude qui se fait dans sa vie d’adolescent, les moqueries de ses camarades, ses potes qui s’éloignent, la dépression. Aligné sur chaque entrée de date, une symbolique particulière, pas systématique, parfois répétée, se lit : un croissant de lune ; signe que l’entrée journalière contient le récit d’un ou plusieurs rêves fonction du nombre de lune. Ces rêves sont des récits qui viennent embellir les pages d’un journal bien triste. Les fantaisies de la nuit colories la grisâtre des jours. Pourtant un sorte de rêve revient à mesure que l’on parcours les pages ; et sa présence fini par dépasser le simple récit d’anecdote, mais pose des vrais question à Laury à l’état diurne.

    A droite de cet emplacement, se trouve un petit placard. A l’intérieur, il y a une structure plastique pour ranger des disques sur toute la verticalité. Ce placard reste cependant vide ; les gonds de l’ouverture ne permettent pas un angle suffisant pour glisser une boite de CD ; la porte fait elle même obstacle par son épaisseur.

    C’est à la suite de ce bureau que l’on découvre le "coin nuit", avec un plafond mansardé au dessus du lit qui descend jusqu’à quelques trente centimètres en haut de la table de nuit. Cette table de nuit n’était pas à gauche ni à droite du lit. Elle était construite sur mesure le long de la tête de lit. Elle était d’allure bois, une teinte de nuance plutôt chaude. Un réveil avec un cadran d’affichage de l’heure ; en complément et plutôt inhabituelle, un projeteur d’heure au plafond. Laury l’activait souvent car il trouvait son usage plus respectueux des yeux à la lecture de l’heure. Le rouge du cadran était un peu trop laser dans la nuit. Et même si le projeteur devait également sonner un peu laser de face, lire la projection était moins agressif. Il y avait une lampe de chevet rivé au plafond descendant vers la tête de lit. Laury n’avait jamais su comment le placer adéquatement pour avoir une bonne luminosité de lecture, sans se faire éclairer la gueule directement, ou sans avoir l’air d’illuminer la pièce, lueur qui serait visible par les interstices de la porte. C’est pourquoi il avait gardé, à proximité, un petit boîtier noir, rectangulaire, sur la face supérieur, un moulage arrondis pour imiter un bouton. Appuyer dessus exerçait bien une pression sur un bouton directement au contact au dessous. Bouton soudé à une plaque électronique, fermant le circuit électrique permettant alors l’alimentation de la diode visible de l’extérieur, passant par un trou manuellement percé, par une petite pile situé en aval de la plaque dans le boîtier. On l’avait appelé "porte clé lumineux" bien qu’on ne l’ai jamais attaché à un anneau de porte clé. C’était une invention artisanale qu’ils avaient fait en 5e. Laury et José étaient constitués en binôme lors de ces travaux pratiques.

    Cependant ils n’avaient travailler qu’à deux. Laury avait encore le souvenir du fer à souder flottant à quelques millimètres de sa main, tenu par Sophia, une camarade de classe, qui était elle en binôme avec Mickael, un bon pote. Laury était amoureux de Sophia. Évidemment elle n’en savait rien. José non plus ; c’était son secret. Il l’apprendra des semaines plus tard en interrogeant Laury sur le retour du collège. Insistant en plus. Laury lui avoua. "Nooon, tu rigoles !? Sophia ? Je pensais que tu aurais été amoureux de moi." Mais en classe, à ce moment là, il était tendu. Il avait chaud. Dans une série, un dessin animé ou un sketch, on aurait affublé le visage de Laury d’une grosse goutte de sueur. C’était pas seulement Sophia. Non, il était tendu et avait chaud parce que tandis qu’elle tenait ce fameux fer à souder, son regard était captée par quelque chose à l’opposée. La plaque électronique ou Laury absent de son champs de vision. Devait-il retirer ses mains ? L’a rappeler à son attention ? Un geste mal maîtrisé et c’est la brûlure ! Heureusement il ne se passa rien. Il attendit. Elle revint au sujet de la soudure et termina les 4 points fixateurs du bouton sur la plaque. Cette même matinée, dans ce même cours de technologie, alors qu’ils étaient elle et lui sur la table partagée par leurs binômes, qu’elle lui demanda spontanément "C’est vrai que toi et José vous sortez ensemble ?" Mais pourquoi tout le monde le voyait en kiff sur José ?

    C’était la première fois depuis des années qu’ils se retrouvaient dans une pièce seuls. José était passé 2 ou 3 fois en France depuis son déménagement au Portugal. Mais ces passages furent éclairs, toujours millimétrés sur les visites et sorties, à discuter avec tout le monde, et toujours fourrés avec son petit frère. Le dernier moment seuls passé avant son déménagement n’avait pas été non plus été le tout dernier moment avant son déménagement. Il y avait eu une grande journée, une fête de départ, avec une sortie au parc. Avant ce jour José et Laury avait passé une après midi ensemble chez le premier. Il n’y avait jamais eu de réciproque après la confidence sur Sophia. José eu pourtant ces quelques mots ce jour là : "Je ne suis pas homo ; mais tu es la personne de la classe que j’aime le plus ; si j’avais dû sortir avec quelqu’un ça aurait été avec toi." dit-il en riant. Devant cette énième évocation de leur éventuel et virtuel couple, Laury hésita à suggérer de se tester ensemble par une embrassade, un baiser. Ça n’aurait aucune conséquence ; il n’y avait pas de perspective, pas d’impact sur leur relation. Et le maudit petit frère n’était pas là ! Une chose trop rare ! Mais Laury se tue.

    Il y a quelques minutes, Xavier était encore là. José s’était installé à son aise sur le lit. Ils avaient discuté tous ensemble une bonne demi-heure. Puis il lui a plus ou moins suggéré d’aller faire autre chose, pour que lui et Laury soient seuls dans cette chambre. Il savait qu’ils n’auraient pas vraiment d’occasion supplémentaire. Et ce temps était court. Maintenant ils s’embrassaient.

    Les baisers étaient longs. José avait répondu dans l’échange chiffré qu’il n’était pas sûr ; il avait déjà embrassé un garçon, sans ressentir de plaisir. Il avait laissé en suspend son approbation pour cette expérience depuis. Il a levé la suspension sans mot, juste en prenant l’initiative après avoir proposé à Laury de le rejoindre sur le lit. Il lui caressa le visage comme un coup de semonce puis l’embrassa. Ils s’enlacèrent. Passé les premiers instants de tatônnement, Laury pris le pli de la technique José et gagna en aisance. Il sentit son pénis prendre du volume. Il le prit pour un signe d’apprentissage réussis. Mais il se demandait si José, passé au dessus de lui entre temps, sentait cette partie là ; si il avait la même chose ; et si il le sentait, est-ce qu’inversement lui le pourrait ? La mère de Laury les appela du rez-de-chaussé pour l’apéro. José se retira sans expression, tandis que ces nouvelles questions restèrent dans la tête de Laury.


« Page 7 / 13 »