1. Autoportrait en 1500 signes

    Avant tout, je précise que je suis sans aucune expérience amoureuse et sexuelle. À quelle âge j’ai eu mon premier baiser ? Ce n’est pas encore arrivé.

    J’aime les jeux vidéos, j’en ai plein. Mais pour des raisons d’éthique écologique j’ai décidé de ne plus acheter de console. Je dispose d’une Switch et d’une PS4 et je ne prendrai pas les suivantes. Quant aux jeux, je termine de remplir les deux étagères dédiées. J’en ai pour des années à les finir de toute façon.

    Je suis un geek informatique. Oui, j’ai ce travers de vouloir faire fonctionner les choses d’une certaine façon plutôt que d’utiliser une solution prête à l’emploi. Je n’aime pas Microsoft, ni Apple, ni les réseaux sociaux. J’utilise du Linux ou du BSD.

    N’empêche que je sais aussi parler d’actualité et de société ou de politique. J’ai un avis et des convictions. Mais je n’apprécie pas le traitement médiatique de l’actualité, trop sensationnaliste, put@clique, dans la polémique ou le buzz.

    Je sais aussi lire (si si !) je suis d’ailleurs l’une des rares personnes à avoir lu de la première page au dernier volume "la recherche du temps perdu" de Proust. Et je sais également écrire. J’aimerai bien écrire et publié un roman d’ailleurs.

    J’ai aussi quelques capacités culinaires. C’est pas une passion ; je n’invente pas non plus (je m’appuie sur des recettes sans les improviser). Je resterai humble sur ce point, mais j’ai laissé de bonnes impressions à des ami.e.s invité.e.s à dîner ou des gâteaux ramené aux collègues.


  2. Dans le bus

    Fin de journée. J’arrive sur le quai du RER A. Mon train est là dans 2 minutes et j’apprécie que peu de monde se trouve sur le quai à attendre. J’ai juste le temps de me positionner à ma porte fétiche. Je monte dedans et profite d’un choix de places assises. J’en saisi une au milieu, dans le sens de la marche. Le train repart.

    Arrivé à Nation. Ma voisine sort et j’en profite pour gagner le siège côté fenêtre. Le conducteur nous annonce une retenue du train à quai pour une durée indéterminée. Mon voisin de face éructe "c’est pas vrai!" Je sens déjà sa colère. Il y a un malaise voyageur dans un train à la gare suivante de Vincenne. Sa réaction me faisait penser à quelqu’un qui en aurait gros contre la RATP. Mais un malaise voyageur ne relève pas d’un manque de moyen, de compétence, ou de paresse de la compagnie. Là bas, devant, quelqu’un est peut être en danger de mort, ne respirant plus, faisant une crise cardiaque ou un AVC. Une personne à plaindre. Nous finirons notre journée confortablement chez nous. Pas elle.

    Quelques minutes après nouvelle annonce. Le train ne prend plus de voyageur. Décision surprenante comtpe tenu de la raison de la retenue. Pourquoi décharger tout le monde ? Une fois la personne prise en charge par les secours et évacuée, les trains ne vont-ils pas repartir ? Moment de flottement, les gens sont abasourdis et peu prennent la mesure de ce qu’on leur demande et restent assis, incrédules. BLoqué dans le carré, je suis à la merci de l’inertie de mes voisins et voisines, notamment celui d’en face lâche un nouveau "c’est pas vrai !" un peu véner. J’imagine ses pensées qui se demandent quelle genre de glanderie de la RATP se cachent derrière les perturbations de son trajet. Ce n’est que quand les lumières s’éteignent que les gens saisissent enfin l’enjeu. Et je ne suis même pas encore sorti de la rame !

    Les gens rejoignent le quai, tournés face au train, comme si ils s’attendaient à ce que le prochain les prennent. Mais moi je file droit vers les escaliers. Si ilS nous font descendre, ce n’est pas pour qu’on rentre dans le suivant ! Le problème doit être suffisamment grave pour qu’ils se disent que pour soutenir une certaine fluidité du trafic depuis le Nord et dans Paris intramuros il faut faire terminus à Nation et renvoyer les trains.

    Je regagne donc mon itinéraire bis par la ligne 9 jusqu’à Montreuil Croix de Chavaux. Du monde attend pour le bus 127. Bus qui est justement annoncé en départ imminent sur le cadran électronique. Et un second à moins de 5 minutes… ils sont là: stationnés à quelques mètres en amont de l’arrêt. Deux conducteurs discutent en s’approchant de la porte du bus en tête. Je m’impatiente (???) et il y a d*. Entre eux et nous un grand type semble disctuter tout seul avec de grands gestes qui trahissent sont esprit un peu décalé. Le bus arrive. J’hésite un instant à entrer de ce premier si le second colle vraiment au cul se serait plus confortable vu que tout le monde se jette sur le premier. M’enfin je reste avec un doute quant à la véracité des infos du cadranet même si j’escompte resté debout et serré on n’en est pas au stade des sardines.

    Assez rapidement je me rends compte que le grand homme que j’avais identitié parlant seul est à un peu plus d’un mètre de moi et qu’il parle effectivement tout seul, entrecoupant son discours de bref rire sonnant d’une tonalité démoniaque, ou sardonique. Il parle de la Palestine, de la guerre. Il parle de français qui ne savent pas ce qu’est la guerre. Mais que la guerre elle arrive ici aussi. "Et vous allez faire quoi ? Vous allez vous cacher derrière Macron ?" Mais qu’est-ce qu’il va faire votre Macron ?" Il rumine son passage, le répète. "Les jeunes de ma cité, ils veulent faire pareil, prendre les armes, tuer, prendre des otages." Rebelottes, la guerre en France. Et Macron que ferait-il ? Personne ne lui répond. Les gens écoutent mais font mine qu’il ne parle pas à eux. Je me dis "Quand Borne et Darmanin parle du risque d’importation du conflit en France, ils prennent au sérieux un marginal déséquilibré comme lui ?" Ils ont cru qu’à l’extrême gauche et à la LFI il n’y a que des gens en décalage de la réalité parlant tout seule à des fantômes ?

    Le type passe à la seconde. Il parle directement d’Israël, de son installation sur la Palestine. "Le peuple sans terre est venue prendre sa terre d’un autre peuple". Certes, difficile de dire mieux. "Les États-Unis et la France, ces enculés les ont fait s’installer là". Et si ils y ont réussis "c’est que nous les musulmans on est accueuillant". Essentialisation des camps, dichotomie bien et mal. La caricature qu’on connait. Orient et Occident ; bien et mal ; et inversement selon le point de vue ou qui parle. Mais la réalité historique et ses événements ne tracent pas deux camps ou concepts éternels, immuables. Ni les USA ni la France ne sont responsables de l’isntallation d’Israël sur la terre Palestinienne… Ce fut l’oeuvre et le désir de l’URSS, devenu Russie et associée aujourd’hui à l’Orient. Les bons et les méchants éternels, ça n’existe pas. Ce n’est que des relations et des intérêts qui définissent une entité bonne ou mauvaise. M’enfin, loin de taire son essentialisme, l’homme s’enfonce pour parler des Juifs "qui ont trahis Jésus Christ, le Prophète" ; " c’est les Juifs qui ont tué Jésus. Judas !" Le voilà suggérant un front unique de religions contre les Juifs qui portent la responsabilité d’une version de récit occidental de la mort sur la croix de Jésus… bon parce que le récit "oriental", c’est à dire musulman, ne dit pas que Jésus est mort sur la croix. Jésus n’a pas ressuscité non plus. Bon et puis faire porter la responsabilité d’un déicide par des ancêtres incertains… surtout quand c’est les Romains qui ont mis à mort Jésus et que les premiers disciples du Christ ont passé plusieurs décennies à continuer de se reconnaître "juifs" avant de s’en distinguer. Et on pourrait se tromper sur Judas. Jésus est venu sanctifier et exemplifier la nouvelle alliance entre Dieu et les humains. Il a affirmé bien avant son arrestation qu’il mourrerait pour racheter les péchés de l’humanité. Juda n’a-t-il pas été son plus grand serviteur en lui faisant réalisé sa destinée, en se sacrifiant lui-même, portant un fardeau d’une nature et d’un point bien différent de la croix du Christ ? Il s’est sacrifié pour son maitre dans la haine de tous ceux qui veulent puiser insipriatin auprès du prétendu fils de Dieu !

    Mais en attendant, dans ce bus, j’étouffe. Le type est de plus en plus bruyant en plus de radoter sur son propros religieux qui habille son antisémitisme. J’ai les symptômes d’une angoisse : palpitation cardiaque, respiration alletante. Quelqu’un presse le bouton d’appel pour le prochain arrêt. Dans ma tête je me résigne à descendre. Je ne peux pas rester à côté de ce type fou qui fantasme sur la guerre en France se débarasser des Juifs et de leurs soutiens !

    Arrêt "Les parapluies". Plein de personnes descendent. Auraient-elles eux la même idée que moi ? Mais c’est lui que je vois se retourner et se diriger vers la porte arrière. Finalement je reste dans le bus. Il est descendu aussi. L’atmosphère devient bien plus respirable. Mes voisins aussi changent d’attitude. Ils échanges quelques mots, pas en Français, que je ne comprends pas. On est sans doute encore loin. Mais je me sens tranquilisé.

    Une contrariété viendra cependant toucher les autres usager.e.s "Prochain arrêt le cimetière de Vincennes ; je prends à droite ici, suivant la déviation à cause des travaux jusqu’au 3 novembre." Là encore les gens ne réagissent pas tout de suite. Il fait un deuxième rappel. Un troisième est quelque part fait lors d’un échange sonore avec un type sorti : "Je suis obligé de prendre la déviation ; y a des travaux ; c’est pas moi qui suis responsable des travaux !" Beaucoup de monde descendent. Bref. Mais il est toujours terminus à Neuilly-sur-Marne. Je n’ai pas de raison de bouger. Et je profile du vide fait pour reprendre une place assise côté fenêtre.


  3. Mon travail est bizarre

    Hier matin je recevais une ouverture de ticket d’incident touchant un PC portable d’un prestataire à Vitrolles dont l’écran dysfonctionne sur le plan matériel. Sur le moment au téléphone, je proposais à l’utilisateur d’envoyer rapidement un PC portable de remplacement pour qu’il ait un matériel opérationnel. Il m’informe alors qu’il monte en fait sur Paris sur la fin de semaine, jeudi et vendredi. Banco ! C’est quand même plus pratique pour faire la transition de matériel. Pas besoin de copier des données ou des paramètres d’un système à l’autre, de réinstaller des programmes ou des mises à jours d’un système laissé en stock depuis des mois ; si j’ai un PC de modèle identique sous la main je peux simplement transvaser physiquement le stockage interne d’un appareil à l’autre. Opération plutôt rapide et efficace qui règle la question du problème matériel pour l’utilisateur. Cependant l’utilisateur dispose d’un PC portable pour lequel je n’ai pas de stock là. Ce sont des PC de 2020. Les PC distribués à neuf n’ont pas assez vécu pour être renouvelé auprès des collaborateurs/trices. Le prestataire a sans doute récupéré un poste remis en stock suite à une démission. En regardant bien dans le gestionnaire de parc pour voir si il n’y a pas une option non explicite, des modifs non faites, je repère un poste détenu par un CDD qui est sensé avoir terminer son contrat lundi ; là le 31 juillet. Une assistante nous a rapporté un poste d’un départ la veille. Pas celui là, un autre. Du coup j’appelle ; du moins j’essaye parce que ça fini par échange écrit sur Teams. Je lui explique mon besoin pour savoir si elle peut me transmettre rapidement le PC. En fait, c’est habituel que dans cette entreprise on récupère le matériel bien après le départ, les démissions, fin de contrats, de missions… surtout quand on ignore quand arrivent ces fins. Jusque là on pensait à une lenteur. Cependant au cours de l’échange avec l’assistante il apparait explicitement que l’ex-salarié dispose encore de son matériel chez lui et qu’elle va lui demander de le ramener au plus vite. Ha ! C’est donc pour ça qu’on nous ramène le matos avec tant de décalage ! C’est parce que les gens ne bossent pas sur site ! Termine leur contrat en télétravail ! Reste un petit espoir que ce retour puisse se faire dans les prochaines heures. Et pis ah non ! Elle me dit ne pas l’avoir eu au téléphone, donc elle lui envoi un email avec moi en copie ; un email réponse d’un vieil échange qu’elle avait eu avec l’ex-salarié lors de son embauche. Elle lui propose derechef de préparer le retour du matos par un transporteur qu’elle commandera. Et là je découvre l’adresse du bonhomme qu’il a déclaré auprès de l’entreprise. Alors, moi on m’avait toujours dit qu’il travaillait sur Paris (qui n’est pas tout à fait que Paris du point de vue entreprise, on intègre également la banlieue) alors j’avais tout paramétré comme un utilisateur parisien quant à ses accès, sa localisation sur sa fiche d’objet informatique (utilisée pour alimenter le carnet d’adresse interne) mais il doit y avoir un monde parallèle entre nous ; je n’ai rien contre, ça ne me choque pas, il se dore la pilule où il veut ; mais je considère Paris un peu loin de Palavas-les-flots…


  4. Trop fort !

    Ce matin une jeune femme de 20 ans m’a congratulé d’un "trop fort !". Elle m’avait amené son PC, bloqué sur l’écran de démarrage Windows. J’ai simplement hard rebooté la machine…


  5. Excès

    Apéro d’été, des amis, un couple et leur petit bébé.

    — On ne peut plus rouler dans ce pays !

    — Comment on te l’a suspendu ton permis ?

    — On allait en Bretagne, normal. On était sur une ligne droite et j’en ai profité pour accélérer un petit peu. Tu vois quoi ! J’ai mal choisis mon moment. J’ai accéléré devant les flics !

    — Et tu as été pris à combien ?

    — 170 km/h.

    — Avec une limitation à 130 sur l’autoroute, tu étais encore sous la barre d’un excès de 50…

    — Oui mais j’étais sur une nationale limitée à 80.


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