Sortir avec Maëva

Le dim. 14 mars 2021

L’autre jour Maëva avait un problème sur son PC. Après un diagnostique rapide j’escomptais qu’il s’agissait d’un simple problème de pilotes et lançais la mise à jour automatique via l’utilitaire dédié des PC Dell : SupportAssist. La mise à jour tourne en fond de tâche. J’invite Maëva à reprendre ses activités mais de prévoir un redémarrage du poste une fois les mises à jours terminées afin qu’elles s’appliquent correctement. Elle cliquait déjà un peu partout sur son écran tandis que je lui expliquais tout ça. Et malgré la fin de mon propos elle demeure dans une situation quelque peu inconfortable, assise sur une simple chaise penché en avant sur la table où elle a posé son PC, à proximité de moi. Elle reste là un moment : à vrai dire tout le long de l’application des mises à jour. Une bonne dizaine de minutes. Tout fini et rentre dans l’ordre. Elle repart.

Plus tard, on se recroise et nous échangeons personnellement. Elle me raconte qu’elle a rompu avec son mec il y a quelques temps ; une relation sérieuse et de longue durée. Elle ne se sent pas de rester seule longtemps en attendant son "prochain grand amour" car elle a un fort besoin affectif. Elle est tout à fait prête à avoir une relation stable et exclusive, de façon temporaire en attendant cet homme ; une "relation transistoire" entre un grand échec amoureux et le prochain grand espoir. Pas besoin que tout colle puisque ce n’est pas durable ad vitam. Elle pense qu’une telle relation ne dépassera pas 2 ans. Mais.. mais… elle est en train de parler de sortir avec moi !

Je suis tellement surpris que je demeure muet un moment. J’avais tenté ma chance avec Maëva 3 ans auparavant, en glissant un mot d’invitation à déjeuner entre l’écran et le clavier de son PC portable lors d’une intervention. La réponse avait été négative, très simplement. C’était pas crédible. Je ressemble trop à geek boutonneux et c’est une fille bien trop remarquable par sa personnalité extravertie, son physique, une éducation et des centres d’intérêts qui me sont étrangers. Tout un tas de considérations que je finis par écarter car "ce n’est pas à vous de conclure a priori qu’une relation est sans avenir." disait ma psy il y a plus de 10 ans ; la conclusion s’établira sur l’expérience réelle. Et puis n’est-ce pas que ça : une expérience ? Elle souhaite une relation temporaire. Même si je souhaite également le "grand amour" je pars de rien. Pourquoi me détourner de la possibilité d’accumuler de l’expérience avec une fille qui me plait autant ?

Nous sortons ensemble.

Après un premier date en tête à tête, la voilà chez moi pour un nouveau rendez-vous. Je l’ai invité à déjeuner. C’est un beau samedi midi et j’ai préparé de mes petites mains le déjeuner. Le repas touche à son terme. Je débarrasse. Et au moment de passer à autre chose Maëva commence à mettre des mots sur notre relation,mmi-inquiète, mi-critique. Elle me trouve bizarre. Je me conduis bizarrement ; en tout cas pas comme un petit ami. Elle me repproche ma distance, mon manque de proximité, l’absence de geste. Elle me dit que n’importe quel de ces anciens copains l’auraient déjà embrassé. Il y a de quoi se sentir morveux et j’hésite à prendre l’initiative de l’embrasser sur la bouche ; j’ai peur ; ça paraitrait totalement calculée et mécanique. J’y renonce au profit d’une attitude que je considère plus "safe" : celle de l’honnêteté. Je lui avoue que je n’ai jamais embrassé, que je ne sais pas le faire du tout, que ça ne s’est jamais présenté et que je ne savais pas quels moments pouvaient être opportuns. Mais que ce n’était pas un indifférence vis à vis d’elle.

Il fallait bien que cette vérité soit prononcée un jour après un premier rendez-vous. J’avais tant attendu cette occasion. Ce pas supplémentaire. J’avais conscience que l’annonce de ma situation sonnerait comme une révélation. Les filles ne sont pas les garçons : si il est à redouter l’humiliation et la moquerie chez les seconds par les idées de performance et de compétitions à la noix, les filles n’ont pas ce type de rapport et se montreraient plus compréhensive vis-à-vis de ce genre d’inexpérience. Mais pas Maëva. Après avoir émis son reproche sur un ton calme et cordial, c’est un désaccord totale qui sort d’elle et l’a met en colère. Elle ne s’imaginait pas devoir assumer ce type de relation. Elle voulait juste quelqu’un pour passer le temps. Mais il est hors de question qu’elle fasse son éducation sentimentale et sexuelle à un retardataire de mon acabit. Tout tombe en plan et se brise. Elle prend ses affaires et quitte mon studio.

Par Le Scribouilleur, Catégorie : Récits

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