Swann, une politique de l'auto-émancipation

mer. 31 octobre 2018

11, c'est le nombre de jour écoulé depuis que Monsieur Swann a soufflé sa deuxième bougie. 11 jours c'est aussi la durée d'une lutte d'interpellation de la bureaucratie parentale qui s'est vu contrainte d'accompagner la croissance de leur enfant. Rencontre.

La rebellions a commencé lorsque Swann atteint ses deux ans. L'objet de la fronde ? Le refus du lit à barreau. Monsieur Swann fit monter la pression rapidement en réussissant une série d'évasion, systématiquement réussites ; organisant l'occupation du lit de son frère et perturbant la marche normale du sommeil familiale et obligeant in fine ses parents à entendre ses revendications.

Interrogé sur ses motivations, Monsieur Swann nous confia vouloir avant tout "extraire définitivement l'enfance des pratiques et dispositifs pensées pour les prisons". Il nous explique une exception culturelle, cette tolérance française pour les sanctions physiques sur les enfants, tandis que - tout comme dans l'ensemble des pays démocratique - elles sont interdites pour les détenus. Même si le gouvernement Hollande a introduit une interdiction formelle, sans sanction pour les parents contrevenants. Puis de revenir sur sa révolte contre les barreaux de son lit : "l'éclatant signe du refus de la reconnaissance de l'égalité civique des enfants" "Les barreaux, c'est la prison. La prison, les détenus, la privation, la culpabilité. L'amalgame est stigmatisant". Monsieur Swann dit lutter pour les enfants du monde entier : "si la liberté, l'égalité, la fin de l'oppression et de l'exploitation des hommes et femmes ne sera vraiment possible que sous le communisme, à l'inverse il n'y aura pas vraiment de communisme sans l'accession des enfants à ces mêmes promesses émancipatrices."

Quand on l'interroge sur ses inspirations et ses modèles, les yeux de Monsieur Swann se mette à briller tandis que sa bouche répond ce simple prénom "Jordi", chanteur star du début des années 90's avec plusieurs singles et albums en tête des ventes. Pour Swann c'est le premier d'entre eux s'être levé et à avoir scandé au monde "C'est dur dur d'être bébé" et de faire la lumière sur la condition enfantine.

Questionné sur un possible sentiment de filiation entre sa révolte et celle de la jeunesse de 1968 dont nous sommes séparé aujourd'hui par 50 années tout rond, Monsieur Swann maintient une distance critique : "Ils disaient << l'imagination au pouvoir >> ; ils n'ont pourtant pas construit de pouvoir imaginatif pour remplacer les politiciens bourgeois. Ils ont par contre eu l'imagination pour se dévergonder - la seule chose que l'histoire a encore retenu comme influence durable dans la société." Après ces paroles tranchantes, Swann nuance et objective son analyse : "c'est hormonal, un travers de leur âge." Et de poser une perspective sans équivoque : seuls les jeunes enfants peuvent réaliser le mot d'ordre de "l'imagination au pouvoir" car leur imagination est sans borne, sans biais et sans obsession.