Lego City Undercover

Le jeu. 31 août 2023

Affiche du jeu

Lego City Undercover a été traité dès sa sortie comme un "GTA-like". Et même à l'heure de terminer le jeu il est encore reconnu et appelé comme tel. Sans prétention de vouloir définir ce qu'est un "GTA-like" (et ce qu'il n'est pas) je cite ici des convergences d'éléments qui composent ces jeux :

  • Le monde ouvert (openworld en anglais) ; même si ce n'est pas tout à fait exact et qu'il y a des endroits - au cours de missions spécifiques - détachés du reste de la carte, Lego City Undercover se déroule globalement sur un niveau unique. Cependant pas "ouvert" au début puisque les axes principaux menants à d'autres quartiers de la ville sont coupés pour des raisons souvent de travaux (pour rester dans la diégétique de l'univers) qui ne seront terminés qu'après la ou les premières missions.

  • L'action se déroule dans un contexte civil et urbain, avec un focus sur les aspects régaliens ; GTA est la série de jeu de la transgression où les personnages principaux sont des déliquants, des trafiquants, etc. ; une partie du plaisir du jeu tient dans cette liberté de pouvoir violer la loi virtuellement ; et sur le plan du gamedesign en monde ouvert, le respect de la loi a un impact sur ses forces de l'ordre avec nous. Dans Lego City, on incarne la police - l'autre côté - mais comme le suggère le titre, nous serons un flic sous-couverture ; donc amené à faire des actions délictueuses. Ces basculements sont cependant très scénarisés et scriptés et apparaissent peu comme des règles autonomes. Vous serez bandits soit à travers le scénario principal, soit à travers des missions annexes qui demandent à revêtir le vêtement de bandit. Ca se déclenche très consciemment. Si dans GTA un malheureux feu rouge grillé involontairement peut nous faire prendre en chasse par la police, dans Lego City cela n'arrive jamais. L'univers ne réagit pas à ça, ni à notre tentative d'écraser les piéton.ne.s (sauf les piéton.ne.s elleux-même qui s'en sortent toujours indemnes).

  • Le gameplay multiple : Dans GTA on alterne le plus souvent entre le cover-shooter (des fussilades où l'on se planque à couvert et où on réplique en visant-tirant) et conduite-courses (poursuites). Dans Lego City il s'agit d'alternance entre plate-forme/réflexion et conduite.

Même si on rapproche ces deux jeux dans leur conception, n'allons pas croire que Lego City Undercover vient préparer les enfants à jouer à GTA. Sinon autant penser qu'un flic sous-couverture se fera ripoux et que l'agent secret infiltré deviendra systématiquement un agent double.

Je partage l'avis avec d'autres que c'est un bon jeu. Non seulement si on le considère du point de vue "GTA-like" mais aussi par tous ses autres aspects. Le monde ouvert de Lego City a d'ailleurs des points forts que GTA n'a pas suffisamment : des secrets et des collectables partout. Des briques dorées, des costumes, des véhicules terrestres, aériens ou maritimes... tout ça par centaine. Comme pour tout monde ouvert, suivre le scénario principal ne permet de n'en voir qu'une fraction. Se contenter d'une fraction est certes parfois très suffisant (parce que dans ce genre d'univers, certains paysages sont vraiment là... pour être là, sans intérêts ludiques) ; mais dans Lego City il y a toujours des trucs à faire ou à trouver ; c'est dense. De toute façon, d'après la carte, quand les développeurs ont décidé de ne pas investir de contenu, ils ont mis de l'eau (on se retrouve de fait dans une agglomération éclatée en quartiers répartis autour d'un plan d'eau, ce qui permet de maximiser l'impression de grandeur sans pour autant devoir faire du remplissage).

L'ambiance et le scénario sont adaptés aux enfants. On retrouve l'humour Lego régressif et absurde. Le jeu est découpé en 15 chapitres et le joueur/la joueuse est régulièrement rappelé à la trame principal (si il se perd) par des appels téléphonique ; on reste cependant libre soit de continuer à explorer, soit d'aller à l'endroit de la prochaine mission. Tous les dialogues sont doublés. Même les passant.e.s ont des tas de réflexions prononcées à voix hautes (même si ils ne font que se parler à eux-mêmes).

Les missions mettent à l'épreuve le joueur de différentes façons ; il y a de la plateforme (un peu assisté puisqu'on n'a pas besoin d'être ultra-précis) ; de la course poursuite (avec quelques cascades mises en scène à des coins clés de la ville, lorsque l'on passe sur des rampes, etc.) ; mais aussi de la recherche, de la réflexion et un peu d'action. Outre les méchants qu'il faut neutraliser (les arrêter, personne ne meurt dans Lego City !) ou se contre qui se défendre ; les missions nous place souvent dans un décor, un environnement, pensé comme un puzzle à résoudre en l'explorant, en agissant dessus. Le joueur/la joueuse débloque au fil de l'aventure différentes familles de costumes qui lui donnent des capacités et outils spécifiques (son costume de policier lui donne accès au grappin mais également à une lumière rélévant les traces ; le costume de bandit lui permet de forcer les serrures et les coffres ; l'ouvrier de réparer des panneaux électriques et d'utiliser le marteau piqueur sur des zones spécifiques, etc.). Il s'agit bien de "familles" dans laquelle chaque groupe pourra contenir plusieurs costumes qui ne se distinguent que par les goûts personnels que la personne à la manette manifestera. Les missions disposent également de collectibles à chercher ou de sous-objectifs optionnels ; la complétion de ces éléments fait augmenter la note de fin de mission et permet de débloquer des items bonus.

Côté technique, on appréciera la réalisation des briques (j'inclus les personnages) Lego. Au premier abord on aurait souhaité voir les bâtiments, la ville, tous les éléments du décors, réalisés en briques Lego. On s'étonnera que c'est loin d'être le cas, y compris pour la végétation. Cela rompt avec l'esthétique vue au cinéma dans les deux volets de La Grande Aventure Lego ou dans le jeu Lego Worlds. D'un autre côté distinguer les briques Lego du décor permet d'identifier clairement les éléments d'interactions. La version Nintendo Switch souffre de quelques ralentissements/baisses de framerate, heureusement pas suffisamment important pour gâcher le plaisir de l'action ; c'est un point étonnant quand on sait qu'il s'agit de la ré-édition d'un titre exclusif à la console de génération précédente, la Wii U. La Switch moins puissante que la Wii U ? Un portage mal ou pas optimisé ? Autre élément marquant : les actions de capture d'écran ou vidéo natives de la Switch m'étaient indisponible à quelque moment du jeu que ce soit. C'est dommage car il y a vraiment des choses qui méritent d'être vues, montrées, entendues, écoutées. Le dernier chapitre se passe dans l'espace et la dernière séquence nous montre un retour sur Terre quelque peu catastrophique ; la station spatiale se désintègre sous nous yeux tandis que nous et l'ensemble, plongeons vers l'atmosphère. Une très bonne séquence pour la fin du jeu, impressionnante, plaisante à jouer. Cette dernière mission donne tout ; c'est la plus longue et la plus difficile.

Enfin, le scénario principal terminé, outre l'exploration du monde ouvert et la complétion des collectibles, le jeu invite à la rejouabilité des missions. En effet après avoir capturé le grand méchant de l'aventure vous disposez de son costume. Or vous aurez remarquer que dans la quasi-totalité des missions, certaines actions d'items n'étaient accessibles que via ce costume (il n'y a cependant pas que celui de Rex Fury, mais sa spécificité c'est de n'être accessible qu'après la fin du scénario).

Par Le Scribouilleur, Catégorie : JV

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